Le Couvent Notre-Dame du Chêne à Nancy et la Restauration de l’Ordre des Frères Prêcheurs
Raymonde Riff
Le nom du Père Lacordaire, s’il demeure associé à la figure d’un illustre Dominicain, devrait évoquer pour les Lorrains, tout au moins pour les Nancéiens, la présence d’un couvent dont il est à l’origine de la fondation, au XIXe siècle. Ce couvent est le premier à avoir vu le jour en France lors de la restauration de l’Ordre des Frères Prêcheurs, en 1843, après leur expulsion hors de nos frontières à l’aube de la Révolution.
Les Frères Prêcheurs à Nancy avant la Révolution
Le premier couvent des Frères Prêcheurs, communément appelés Dominicains, autorisé en 1638[1] à Nancy par les ducs de Lorraine, fut construit dans l’actuelle rue des Dominicains. En application des lois promulguées par les organes législatifs de la Révolution, le couvent a été vendu en plusieurs lots, au profit de particuliers, lors de la vente des biens nationaux dits de première origine et l’Ordre a été interdit en France en 1790. Il fut rétabli en 1843 par Lacordaire qui choisit Nancy pour y établir le premier couvent.
Lacordaire et les Frères Prêcheurs
Jean-Baptiste-Henri Lacordaire, en religion le Père Henri-Dominique Lacordaire, est né le 12 mai 1802 à Recey-sur-Ource, en Côte-d’Or. Son père, Nicolas Lacordaire, est médecin de la marine française pendant la Guerre d’indépendance aux Etats-Unis. Sa mère, Anne Dugied, est la fille d’un avocat au Parlement de Bourgogne. Veuve en 1806, elle élève le jeune Lacordaire à Dijon avec ses trois frères, dont l’un sera l’entomologiste Théodore Lacordaire.
Durant ses études au lycée de Dijon, Jean-Baptiste-Henri Lacordaire s’éloigne de la foi catholique dans laquelle il a été élevé. Ses études en droit le destinaient à une carrière d’avocat. Au sein de la Société d’études de Dijon, cercle politique et littéraire réunissant la jeunesse royaliste de la ville, il se signale par ses qualités d’orateur. En 1822, il part pour Paris afin d’effectuer un stage d’avocat. Malgré les perspectives d’une brillante carrière, il se convertit au printemps 1824, après une période de doutes et d’interrogations. Il décide alors de devenir prêtre. Ordonné en 1827, il est nommé aumônier du lycée Henri IV. Il constate l’inéluctable déchristianisation de la jeunesse française confiée à l’enseignement public.

Henri Lacordaire jeune, Portrait par B. des Roberts lithographié à Metz
Sa rencontre en 1830 avec l’abbé Félicité de Lammenais, maître à penser de la jeunesse catholique française, dans sa propriété bretonne de la Chênaie, le séduit. Avec le vicomte Charles de Montalembert, qui deviendra un ami proche, ils choisissent de se rallier à la Révolution de Juillet. Ils exigent l’application de la Charte de 1830 : liberté de conscience, liberté de religion, totale séparation de l’Église et de l’État, indépendance absolue du clergé dans
l’ordre spirituel, liberté d’enseignement. En octobre 1830, ils fondent, dans un contexte anticlérical majoritaire, le journal L’Avenir dont la devise est « Dieu et la liberté ». « C’est l’Évangile qui a fondé la liberté dans le monde, qui a déclaré les hommes égaux devant Dieu, qui a prêché les idées et les œuvres de fraternité[2]. » Entre l’ultramontanisme qui prône la défense du Pape en matière religieuse et le libéralisme, dont Henri Lacordaire est imprégné, les aspirations démocratiques et catholiques du journal sont fortement affichées.
En 1834, sur la proposition de Frédéric Ozanam, le fondateur de la Société de Saint-Vincent-de-Paul, l’abbé Lacordaire commence une série de conférences qui rencontrent un grand succès. Il est appelé à prêcher en 1835 à la cathédrale Notre-Dame de Paris par l’archevêque Mgr de Quelen, dans le cadre des Conférences de Notre-Dame, destinées à l’initiation de la jeunesse à la foi chrétienne, elles aussi fondées à la demande d’Ozanam. Il renouvelle « l’éloquence sacrée en mêlant exaltation religieuse, philosophie et poésie ». Il reprend ses prédications l’année suivante. Mais en 1836, face aux critiques dont il est l’objet en raison de son manque de connaissances théologiques, il se retire à Rome pour aller étudier chez les Jésuites.
En 1837, à l’exemple de Dom Guéranger qui s’est engagé dans la restauration de l’Ordre des
Bénédictins, Lacordaire choisit d’entrer chez les Dominicains, bien décidé à rétablir l’Ordre en France. « C’est par l’intermédiaire de Guéranger que Lacordaire se procure pour la première fois un exemplaire des Constitutions dominicaines[3] ». L’Ordre des Prêcheurs avait été créé en 1215 par Dominique de Guzmán. La vocation de cet Ordre, qui consiste à enseigner et à prêcher afin de rechristianiser la société, correspond à l’attente de Lacordaire, et lui offre une grande liberté à l’égard de l’épiscopat français.
Soutenu dans cette entreprise par le Pape Grégoire XVI et par le Maître général de l’Ordre, il bénéficie de l’usage du couvent Sainte-Sabine, à Rome, pour établir le premier noviciat des Dominicains français. En 1838, il retourne en France pour trouver des candidats. Il va jusqu’à passer une annonce dans le journal L’Univers et publie un Mémoire pour le rétablissement en France des Frères Prêcheurs en 1839. Il démontre notamment l’inutilité de la législation antireligieuse mise en place par les révolutionnaires français. « Il faut bien comprendre que Lacordaire a choisi une voie différente de celle qu’ont empruntée les restaurateurs d’Ordres au XIXe siècle. L’expérience … [l’a] persuadé que la véritable « reine » de la société moderne, c’est désormais l’opinion publique[4] ».

Henri Lacordaire, en habit de dominicain, alors qu’il se trouve à Rome. Gravure d’après le portrait réalisé d’après nature par Hypolite Flandrin , 1840.
En avril 1839, Henri Lacordaire prend l’habit dominicain au couvent de La Minerve à Rome. Il reçoit le nom de Dominique. En avril 1840, après une année de noviciat à La Quercia, près de Viterbe, il prononce ses vœux à La Minerve. Il poursuit ses études de théologie au couvent Sainte-Sabine où Théodore Chassériau fait son portrait. Henri-Dominique Lacordaire est peint revêtu de l’habit dominicain sous le cloître du couvent[5].
De retour en France en 1841, il porte désormais l’habit dominicain. En février 1841, il prêche avec succès à Notre-Dame de Paris et y continue ses prédications ainsi qu’à travers toute la France. Il se rend à Nancy en novembre 1842 où il passe cinq mois, de décembre 1842 à mai 1843.
Entre novembre 1842 et avril 1843, il prêche vingt-deux conférences à la cathédrale de Nancy.[6] Dans sa première conférence, intitulée « De l’universalité de la foi religieuse », il parle de la foi religieuse dans son acception la plus large : « On a fait bien des efforts pour découvrir une peuplade où la foi religieuse ne reçut pas une manifestation extérieure et ne se traduisit pas en symboles ; chaque jour apporte la preuve de l’inutilité de ces tentatives. … La foi religieuse fait partie de la nature humaine ». Au fil de ses prêches, il aborde la connaissance et l’intelligence de la foi « La foi religieuse n’est … pas une question d’intelligence pure, mais … de liberté morale. Dieu a voulu que le salut dépende de lui. … C’est l’ordre des desseins éternels que la raison et la foi soient les deux lumières de notre intelligence, parce que l’une et l’autre sont une manifestation de l’infini ». « Le sacrifice volontaire de Jésus-Christ avait réconcilié avec Dieu l’humanité, non seulement celle qui a existé depuis lui jusqu’à nous, mais celle même qui avait vécu auparavant. Par conséquent, les liens de la vie humaine et divine étaient rétablis. ». Il achève son cycle de prédications en avril 1843 en abordant le sujet de la distribution de la grâce de Dieu à l’humanité au sein de l’Église catholique.
En décembre 1842, le Père Lacordaire négocie avec M. Jandel en vue de l’achat d’un terrain aux environs de Lunéville, pour y construire un couvent. M. Jandel lui propose de mettre à sa disposition une partie de sa maison de Champey-sur-Moselle, près de Pont-à-Mousson. Au début de l’année 1843, le Père Lacordaire rencontre Thiéry de Saint-Beaussant, possesseur d’une petite fortune. Artiste, voyageur, doué d’un esprit de salon, celui-ci a vécu jusque là étranger à toute sensibilité religieuse. Souhaitant établir le Père Lacordaire à Nancy, ils s’en remettent tous deux à l’avis de Mgr Menjaud, évêque de Nancy et de Toul, qui les

Le Père Lacordaire prêchant à la cathédrale de Nancy
encourage, tout en prévoyant que le projet ne se réalisera pas sans difficulté, tant du côté de l’opinion publique que du côté du Gouvernement. Les relations entretenues avec des notables nancéiens par le Père Lacordaire et leur soutien accordé à son projet ont permis de faire aboutir les démarches entreprises. Un tableau général des membres de la Société catholique nancéienne pour l’Alliance de la Foi et des Lumières recense les membres fondateurs, les membres honoraires et titulaires depuis le 27 décembre 1837.[7] On constate déjà la présence de certains hommes qui apporteront une aide importante au Père Lacordaire. Sont cités Prosper Guerrier de Dumast, ancien sous-intendant militaire, demeurant à Nancy, le baron Félix de Ravinel, propriétaire demeurant à Nancy, le comte de Gondrecourt, François Gouvernel, commissaire-greffier à la Cour royale, de Haldat, directeur de l’École de médecine demeurant à Pont-à-Mousson, M. de Lambel, propriétaire demeurant à Fléville… et, bien entendu, le baron Alphonse Thiéry de Saint-Beaussant.
Thiéry de Saint-Beaussant, membre de la Société Foi et Lumières[8], achète le 24 mars 1843 une petite maison, située au numéro 9 de la rue Sainte Anne, maison capable de loger tout au plus cinq ou six religieux. Elle a été pourvue de quelques meubles et d’un autel dressé dans une chambre. Le jour de la Pentecôte 1843, le Père Lacordaire en prend possession. « Tout était petit… Depuis cinquante ans, nous n’avions en France ni un pouce de terre sous nos pieds, ni une tuile sur notre tête pour nous couvrir[9]». Quelques jours plus tard, une bibliothèque de dix mille volumes est remise aux frères. L’abbé Michel, chanoine de la cathédrale, membre de la Société Foi et Lumières, la confié à ses neveux pour en faire don au premier corps religieux qui s’établirait à Nancy.
L’établissement du couvent à Nancy ne s’est pas fait sans de vives oppositions de la part du Gouvernement et des autorités locales. Le ministre de la Justice et des Cultes, Nicolas Martin du Nord, s’alarme et écrit de façon pressante à Monseigneur de Joppé, coadjuteur de Nancy, pour l’inciter à refuser son consentement. Le préfet de la Meurthe effectue de longues visites à Monseigneur Menjaud, lui demandant avec insistance de ne pas autoriser l’implantation du couvent à Nancy. Pour forcer le Père Lacordaire à quitter Nancy,[10]on tente d’utiliser les sentiments antireligieux d’une partie de la population. Le journal de Nancy Le Patriote se fait l’écho d’une polémique mettant en cause le recteur de l’Académie, qui a autorisé le Père Lacordaire à prêcher dans le lycée de la ville. A la suite de cette polémique, le Père Lacordaire intente un procès en diffamation au Patriote. Cette fois, l’administration comprend qu’elle s’est trop engagée.
A ses débuts, « la petite maison de Nancy » compte trois religieux : le Père Lacordaire, le Père Jandel et le Père Hiss. Mais le Père Lacordaire n’y demeure pas longtemps. Il reprend les conférences de l’Avent à Notre-Dame de Paris. Plus tard, en 1845, Thiéry de Saint-Beaussant complète lui-même sa fondation en achetant l’immeuble 4, rue Jeannot. Il fait construire à ses frais une chapelle, la première église du couvent, donnant sur la rue Jeannot. Dans un rapport en date du 6 novembre 1845, le commissaire central de police de la ville de Nancy cite « les noms des personnes qui composent la maison du Père Lacordaire ». Elles sont au nombre de sept, auxquelles s’ajoutent deux domestiques. Il souligne notamment qu’une chapelle, ou oratoire, vient d’être érigée dans le jardin, sans l’obtention d’une permission expresse du Gouvernement, contrairement à l’article 44 de la loi du 18 Germinal an X.[11] Cette chapelle primitive s’élevait en partie sur un terrain situé vers la rue Didion. Il en subsiste deux colonnes, deux portes bouchées et une sorte de creux dans le mur qui ressemble à une niche de bénitier ou bien de statue. Une partie du terrain aurait été cédé par la suite. Cette première chapelle sera détruite ultérieurement. L’entrée du couvent se fait par un accès rue Sainte-Anne. L’aménagement d’un réfectoire et de quelques cellules est également dû à la générosité de Monsieur de Saint-Beaussant. Celui-ci se fait d’ailleurs une joie d’habiter parmi les frères. Il ne reste cependant pas longtemps parmi eux. Parti à Oullins, il meurt au collège de cette ville, en 1852 où Il est enseveli dans la chapelle[12]. De son vivant, il a remis, par voie de donation au Père Lacordaire, en avril 1850, les immeubles situés au n° 9 de la rue Sainte-Anne, au n° 4 de la rue Jeannot et au n° 30 de la rue des Tiercelins.
A la première maison de la restauration de l’Ordre en France, à Nancy, succéderont un noviciat installé à Chalais, dans l’Isère, en 1844, et en 1849, une maison à Paris qui occupera les bâtiments de l’ancien couvent des Carmes. De toute évidence, le Père Lacordaire n’obéit pas à un plan d’ensemble et implante ses couvents là où il reçoit le soutien de l’évêque et du clergé local.
En octobre 1846, la maison de Nancy est érigée canoniquement en couvent régulier par le Maître général de l’Ordre. Le Père Lacordaire bénit l’église en août 1847 sous le nom de Notre-Dame-du-Chêne, en souvenir du couvent d’Italie où il a accompli son noviciat. Une copie d’un tableau représentant La Madone de la Quercia[13], exécutée par le Père dominicain Hyacinthe Besson, est donnée à l’église. Il s’agit d’une Vierge à l’enfant qui avait été peinte sur une brique par un artiste du XVe siècle, Martello dit il Monetto. Déjà, en décembre 1839, le Père Lacordaire écrivait à Madame du Prailly au sujet de cette Vierge : « Nous avons résolu de prendre pour notre patronne la Madone de la Quercia. Un peintre de nos amis, Français et saint, [le frère Hyacinthe Besson], va venir en faire une copie que nous laisserons dans le sanctuaire jusqu’à notre départ. Nous l’emporterons ensuite avec nous, et elle nous accompagnera partout jusqu’au jour où nous l’installerons solennellement dans notre premier monastère français sous le titre de Madone de la Quercia ».
Au cours de cette même année 1847, le Père Lacordaire prononce à Nancy l’éloge funèbre du Général Drouot, général d’artillerie sous le Premier Empire, pair de France[14] retiré dans sa ville natale depuis la Restauration. Avec la proclamation de la Deuxième République, en 1848, le climat change : le port des habits religieux est autorisé à l’extérieur des établissements religieux et la loi sur la liberté de l’enseignement du 15 mars 1850 permet aux congrégations de dispenser à nouveau un enseignement.
En Lorraine, à partir de 1855, les missions pastorales confiées aux Dominicains s’étendent aussi au diocèse de Saint-Dié, à la demande de l’évêque, Monseigneur Louis-Marie Caverot. En 1860, Monseigneur Dupont des Loges, évêque de Metz, « accorde au prieur et aux religieux du couvent de Nancy, les pouvoirs de prêcher, confesser, absoudre des cas réservés par les statuts diocésains et même d’entendre les confessions des religieux non cloîtrés toutes les fois qu’ils auront été appelés dans le diocèse de Metz »[15].
L’édification du couvent de Nancy
La maison Michelet, du nom du propriétaire Charles François Michelet, est achetée le 16 juin 1860 pour permettre d’édifier la nouvelle église. Elle est située à l’époque dans le prolongement de la rue Crevaux devenue rue des Orphelines. Elle relie les rues Jeannot et Sainte-Anne à l’est. En janvier 1861, les frères du couvent demandent au Père Lacordaire, provincial, l’autorisation de construire celle-ci et d’acquérir les immeubles voisins faisant l’angle formé par la rue Sainte Anne et la rue des Orphelines, maisons désignées sous le nom des propriétaires : Parisot. Le 30 janvier, le Père Lacordaire autorise l’acquisition, à condition que le prix ne dépasse pas 60 000 francs, y compris les aménagements et les réparations à faire aux bâtiments. Le 20 juin 1861, la première pierre de la nouvelle église du couvent des Frères Prêcheurs est posée par le Père Thomas Faucillon, prieur, en présence de Monseigneur Georges Darboy, évêque de Nancy et de Toul et de Messieurs Corrard des Essarts, architecte, et Charmey, entrepreneur.
Le projet de maître-autel de la nouvelle chapelle, soumis par Corrard des Essarts, est accepté et réalisé immédiatement en 1864. Le devis est de l’ordre de 5000 à 6000 francs. En attendant la réalisation des vitraux définitifs, des verres provisoires sont posés par M. Harfort. En février 1863, le prieur du couvent est autorisé à acheter la maison Prud’homme, vendue par licitation judiciaire. La construction du cloître est décidée en juillet 1865, mais elle ne sera jamais achevée. Sur l’un des piliers du cloître, la date du 4 octobre 1866 aurait été gravée dans la pierre mais il est probable que les bombardements qui ont eu lieu durant la Première Guerre mondiale en aient effacé la trace. L’église elle-même n’est achevée qu’en 1866. L’installation des anciennes stalles, provenant de la première église, dans le chœur, et la construction de deux stalles supplémentaires sont réalisées en janvier 1868.
Pour lutter un tant soit peu contre le froid qui sévit dans l’église, un calorifère a été offert par une bienfaitrice du couvent. C’est à cette seule condition que la proposition a été acceptée par les frères. En septembre de cette même année, la décoration des petits autels et l’achat d’une statue de la Vierge et de Saint Dominique parachèvent l’embellissement de la nouvelle église[16]. Le 5 mai 1876, l’évêque de Nancy entérine l’exposition du Saint-Sacrement dans la chapelle, qui a lieu le troisième dimanche de chaque mois, En septembre 1877, le conseil vote l’érection du chœur en pierre dans la chapelle avec une entrée donnant sur le cloître. En février 1878, la communauté décide de faire construire des gradins sur la tribune de la chapelle.
C’est à cette époque que se situe l’affaire de la bibliothèque léguée par le chanoine Michel, qui va être à l’origine d’un contentieux qui durera des années. Le couvent n’en est qu’usufruitier, selon la délibération enregistrée par les frères siégeant en conseil en octobre 1868. Les documents officiels concernant la bibliothèque Michel et le procès-verbal de dévolution dont elle a fait l’objet ont été remis à l’Evêché. Un échange épistolaire entre le Provincial et les héritiers Simonin et des témoignages en faveur de l’une et de l’autre des parties en cause alimentent les archives de la Province de France[17]. Cette affaire a débuté lors de la publication d’un ouvrage du Père Chocarne, La vie du T.R.P. Lacordaire, dans lequel il a affirmé que « la bibliothèque a été léguée aux neveux de l’abbé Michel avec l’ordre exprès d’en faire don au premier corps religieux qui s’établirait à Nancy ». Aux archives de la Province, à Paris, et à l’Evêché, on recherche, semble-t-il, un acte sous seing privé. L’affaire, qui débute en 1869, a suscité de telles passions que de nombreux articles sont parus dans la presse locale. Une notice historique sur l’abbé Michel a été publiée dans La Semaine religieuse du diocèse pour démentir les assertions du Père Chocarne. Même l’archiviste départemental, Henri Lepage, affirme qu’ « il a souvent entendu répéter … que les Pères dominicains n’en étaient que les dépositaires … ; il est de notoriété publique qu’ils n’ont cette bibliothèque qu’en dépôt, tout le monde l’entend comme cela »[18].
La guerre franco-prussienne
La guerre de 1870 et ses répercussions font partie des préoccupations de la communauté. En août 1870, la ville de Nancy est occupée par l’armée prussienne et ne peut plus recevoir d’approvisionnement. La nourriture devient extrêmement chère pour les frères et par suite, le maigre plus difficile à acquérir, tandis que le bétail surabonde à Nancy et que le prix de la viande s’en trouve sensiblement réduit. Le Père Prieur prend alors la décision de mettre la plus grande partie de sa communauté au régime de la dispense. En effet, la Province de France a été soumise à de grandes épreuves. D’autre part, les Pères, d’abord repoussés par les méfiances de l’aumônerie des armées, ont fini par y conquérir une place : le couvent de Nancy accueille des ambulances dans lesquelles les blessés et les malades reçoivent des soins. Accablé de réquisitions, le couvent a été sur le point de manquer du strict nécessaire : épuisement des vivres et du chauffage[19]. Durant cette même année, il a été décidé de prendre un domestique pour la maison, une personne pour la chapelle et des enfants de chœur pour servir la messe. En 1871, un prédicateur est demandé chez les Frères par le curé de la cathédrale de Nancy pour la station du mois de Marie.
Après les années de guerre, la vie reprend difficilement. Les frères poursuivent les travaux d’aménagement des bâtiments. C’est ainsi qu’en 1874 le conseil conventuel décide de faire poser une rampe en fer faisant le pourtour de la bibliothèque Michel. Ils décident, lors de ce même conseil, d’allouer au Provincial une somme de 400 francs, prélevée sur la vente d’obligations, en vue de la réalisation d’une statue du Père Lacordaire que la Province se propose d’élever dans la cour du couvent de Flavigny, en Bourgogne.
En 1876, le conseil adopte dans son ensemble le plan de raccord de deux bâtiments situés sur la rue Jeannot, dressé par Corrard des Essarts. Dans cette même séance, il décide de blanchir les murs du réfectoire et des parloirs qui donnent sur la cour « dite Wendling », du nom de son propriétaire. Le badigeonnage des bâtiments et des cloîtres intervient en juillet 1877. Au cours de cette même année, le couvent poursuit l’acquisition d’ouvrages faisant partie de la collection des Bollandistes, de la Gallia christiana et de l’Histoire littéraire de la France rédigée par les Bénédictins de la Congrégation de Saint-Maur.
Les expulsions de 1880 et de 1903
En 1880, les Frères feront l’objet d’une première expulsion et la communauté se trouvera dispersée en divers lieux de Nancy pendant des années.
La Troisième République engage une véritable bataille sous la férule de Gambetta, du président du Conseil Charles de Freycinet et de Jules Ferry, ministre de l’Instruction publique, à l’encontre des congrégations religieuses chargées d’assurer l’enseignement supérieur. Le 29 mars 1880, deux décrets sont signés par Charles de Freycinet et Jules Ferry. Le premier décret expulse de France les jésuites. L’article 7 du second projet provoque un vrai tollé puisqu’il interdit aux membres des congrégations non autorisées d’enseigner : 500 congrégations sont concernées dont les Maristes, les Jésuites et les Dominicains. Ce décret impose aux congrégations de demander une autorisation pour obtenir le droit d’exister, cela dans un délai de trois mois, sous peine de dissolution et de dispersion si aucune déclaration manifestant leur bonne foi et leur soumission aux institutions républicaines n’est adressée aux autorités. Jules Ferry entend éliminer les ecclésiastiques des conseils académiques et des facultés d’Etat. Cependant, la plupart des congrégations ne souhaitent pas demander cette autorisation. Dès lors, le couvent fait l’objet d’un arrêté de dissolution dont le commissaire central de Nancy, M. Cathala, donne lecture aux Pères le 4 novembre 1880, au matin. Depuis 4 heures et demie, la maison est cernée par les gendarmes à cheval : c’est la brigade de Frouard qui est de corvée pour expulser les Pères.
Le retour des Pères, dès lors installés rue du Tapis Vert, était prévu et devait s’effectuer à l’époque du Carême 1886, mais le prieur fit observer qu’il serait prudent de conserver, pendant quelque temps encore, l’appartement qui avait été loué jusqu’en septembre 1886.
Un projet de remise en état de l’ancienne chapelle, que l’on transformerait en salle commune ou en salle de conférence, est proposé en janvier 1887. Des travaux de salubrité et d’installation de canalisations d’eau sont approuvés par le conseil conventuel en 1888, en réponse aux injonctions réitérées faites par la commission de salubrité de la ville de Nancy, en mai 1886.
En janvier 1888, la communauté examine la question du lieu d’inhumation pour les frères : la concession détenue au cimetière de Préville est maintenue. L’acquisition d’une concession plus grande, permettant une transformation en caveau, et l’installation d’un monument en remplacement de celui qui existe sont prévus. C’est en 1890 que les frères sont de nouveau au complet au couvent. C’est au cours de cette même année que la Société anonyme immobilière de la rue Crevaux sera constituée par actes reçus par Maître Dagand, notaire à Nancy, avec pour objet principal l’acquisition, l’achèvement, la mise en valeur et l’exploitation d’immeubles sis à Nancy.
Les expulsions de 1903 frappent naturellement le couvent. Le jeudi 23 avril, c’est l’expulsion par les forces publiques : le liquidateur et la police viennent procéder à l’inventaire des biens. Le juge de paix, Monsieur Grandemange, assisté d’agents de police, vient poser les scellés et placer les biens meubles et immeubles sous séquestre. Les religieux sont dès lors expulsés. Aucune résistance physique n’est opposée à la force publique.
Monsieur de Vienne, président de la Société civile, insiste pour que la bibliothèque Michel soit conservée dans les bâtiments du couvent, ce que le juge de paix, mandataire du liquidateur, M. Ménage, accorde provisoirement. Il n’émettra pas d’objection contre la légitimité de la Société civile dont il possède l’acte de constitution. L’église, le hangar et le jardin sont loués au curé de la cathédrale. Lors de la liquidation des biens, Monsieur de Vienne loue à Monsieur Beyler, boulanger, la partie laissée vacante du couvent, non louée au curé de la cathédrale. Monsieur Beyler lui-même sous-loue des chambres. En réalité, le curé de la cathédrale désire poursuivre une œuvre de patronage, déjà installée dans le couvent. Il signe un bail à long terme avec les acquéreurs des 2e et 6e lots. Il passe une convention avec le Prieur des dominicains pour rendre la pleine jouissance de la maison dès que les Pères pourront y rentrer. Sur les six lots mis en vente, quatre sont achetés par des amis de la communauté. Un jugement rendu par le tribunal de la Seine, en juin 1904, confirmé par un recours en appel en la première Chambre de la Cour d’appel de Paris, a entériné la vente du couvent en six lots. Cette situation perdurera durant cinq ans. Les Pères n’engagent pas une action en cassation mais intentent une action reconventionnelle en remboursement des actions réellement souscrites. La Cour accepte ce pourvoi et condamne le liquidateur à restituer aux porteurs d’actions la somme dont ils justifieront le versement. Mais la communauté, qui détient à peu près la moitié des actions, ne peut faire valoir ses droits.
Le soir même de la fermeture du couvent, chaque père cherche un gîte pour la nuit. Les jours suivants, les religieux se dispersent, n’emportant pour viatique que les quelques centaines de francs provenant du partage de la caisse que le Prieur leur a distribués. Les Pères sont dispersés à travers toute la France : le Père Prieur Argaut part pour Pau, les Père Thiriet et Lemarchand s’établissent en ville, villa de la Pépinière, petite maison mise à disposition par Madame de Metz, le Père Fremault s’installe rue de la Salle, chez une dame Henry. Le Père Fortuit part en Belgique, ainsi que d’autres Pères. Certains gagnent Lille, Paris ou la Bretagne. Le Père Baumstimler se rend d’abord à Aubange, en Belgique, avant de rejoindre le couvent de Lewinston, dans le Maine, en Amérique. Il se rend ensuite dans le Kansas pour devenir curé dans une paroisse. Le frère Albert Lap, qui s’est réfugié chez un parent à Bayon, se marie civilement avec la bonne, sept mois plus tard.
Nonobstant ces évènements, les frères du couvent se réunissent régulièrement, tous les vendredis, pour approuver les comptes et examiner les autres affaires. Les observances dominicaines sont conservées dans la mesure où elles sont compatibles avec la dispersion des frères, répartis en plusieurs groupes au sein de la ville de Nancy. Pour ne pas froisser le Gouvernement, ils portent la soutane et prêchent en surplis sous le titre d’abbé X…Ce régime de prudence dura plusieurs années, semble-t-il, jusqu’au jour où les curés et les évêques cesseront de craindre la police et le Gouvernement.
En 1904, Le Père Fortuit, directeur régional du Rosaire, fonde Le Messager du Rosaire, qui devient le bulletin de la confrérie « qui sert à faire savoir qu’il y a toujours les Prêcheurs à Nancy ».
En septembre 1907, le conseil décide d’employer toutes les sommes disponibles pour aider ses amis pour le rachat du couvent. Cet acte important n’a cependant pas fait l’objet d’une délibération du conseil, en raison du peu de frères présents nécessaires pour procéder à un vote en bonne et due forme. Il apparaît cependant que « Le Père Lemarchand, opposé au rachat, déclare que devant le désir exprimé par le Père Provincial, il est difficile de ne pas racheter. »
Le couvent durant la Première Guerre mondiale
En 1914, le Père Desqueyran rend visite à la communauté et la complimente au nom du Maître général. En août 1914, lorsque la guerre éclate, la communauté, réduite à huit, voire neuf religieux, vivait aussi bien que possible dans les circonstances anormales de son existence. Trois Pères sont mobilisés et partent pour le front : les Pères Lemarchant, Béchaux et Boutry. Ils ne rentrent qu’après l’armistice en 1918. Les autres Pères demeurent sur place, malgré la fréquence des bombardements de la ville. Le groupe, installé cette fois-ci rue de Boudonville, est obligé de quitter Nancy en 1918, date à laquelle l’évacuation de la ville est ordonnée par l’autorité militaire. Durant cette période, la chapelle sert en partie de refuge à des soldats coloniaux. Le couvent subit plusieurs bombardements, qui causent d’importants dégâts : un obus frappe l’abside, défonce un mur et brise des vitraux. Il faut étançonner pour éviter un écroulement. En juillet 1918, une des dernières torpilles d’avions affecte encore la chapelle. Elle tombe sur le cloître qu’elle démolit en grande partie, fait sauter les vitraux et met en éclats la chaire en pierre. Tout l’édifice est fragilisé par de nombreuses fissures. L’administration des « Régions libérées » prend en charge les dégâts mais les chapiteaux des nouvelles colonnes ne sont pas sculptés. La voûte ogivale du cloître est remplacée par un plafond en plâtre. Les logements des religieux sont plus longs et difficiles à remettre en état.
Le groupe se reforme après la victoire et constitue, par l’adjonction d’autre religieux, le gros de la nouvelle communauté. En particulier, en 1919, la communauté accueille un Père de l’Ecole biblique de Jérusalem, le Père Petitot, qui inaugure par des conférences sur Pascal les cours « Saint Thomas d’Aquin ».
Le 6 janvier 1921, le prieur propose à la délibération du conseil que les frères se réinstallent dans le couvent. En octobre 1922, la résolution de rentrer est prise, après avoir cherché, à plusieurs reprises, dans la ville de Nancy, d’autres bâtiments qui auraient pu être à l’origine d’une nouvelle maison conventuelle. La communauté fait dresser par un architecte un devis pour les travaux à réaliser suite aux événements de guerre. Le 4 août, jour de la fête de saint Dominique, l’église est disponible. Faut-il rappeler que les Pères Lemarchand et Fortuit sont les seuls pères restants de la communauté expulsée en 1903 ?
Dans la perspective du retour de la communauté, le Gouvernement, par l’intermédiaire du conseil municipal, demande au Père Provincial de déposer une demande d’autorisation pour la constitution d’une communauté qui pourrait s’installer au titre des « Missionnaires dominicains ». Le préalable à cette affaire réside dans une demande déposée à Paris par les Pères Dominicains pour leurs établissements d’Orient, du Tonkin, etc, leur permettant de disposer d’une maison à Nancy dans laquelle les missionnaires de la Congrégation pourraient se reposer, tout en se procurant quelques ressources par la prédication. Trois couvents sont admis à exister sous cette forme, l’un à Paris, l’autre à Amiens, le troisième à Nancy, qui peut faire office de maison de retraite pour les missionnaires âgés ou malades. Parmi les questions qui sont soumises aux délibérations du conseil municipal de Nancy, en 1923, figure un avis à donner sur une prochaine fondation de congrégation par les Pères Dominicains, dans le respect de ces conditions.
En définitive, le retour ne sera effectif pour l’ensemble de la communauté qu’en 1923 lorsque les travaux seront achevés.
Le couvent durant la Seconde Guerre mondiale
Durant cette période, le Père Rousset, de Strasbourg, demeure au couvent pour veiller aux intérêts de la communauté. Les Pères Boutry, Mahieu, Souillard, Lambert et Baudrimont sont présents, tandis que plusieurs frères sont déjà mobilisés. Le 14 juin 1940, c’est le départ des Pères Lambert et Baudrimont et le 15 juin celui du Père Boutry et du frère Simon. Restent donc le Père Mahieu et le Père Souillard qui reçoit les occupants. Il est dit qu’il ne leur fait visiter que le rez-de-chaussée des bâtiments. Ce fut là la seule visite durant toute la guerre. En juillet 1940, le Père Boutry est de retour avec le frère Simon. Le 15 août 1940, les Pères Boutry, Mahieu et Souillard prêchent à Nancy. Le 11 octobre, c’est le retour du Père Mappe, démobilisé. Il partira à Paris pour assister aux journées missionnaires. La vie en communauté reprend. En raison du froid et de la pénurie en bois de chauffage, c’est à la sacristie que se tiennent les offices et non dans l’église. En février 1941, le Père Collin, prisonnier à Verdun, est de passage au couvent pour vingt-quatre heures. Il partira pour l’Allemagne. Le 21 août, c’est le retour du Père Baudrimont, après quatorze mois d’absence. Il avait parcouru le midi de la France : Toulon, Avignon, Marseille. Il a été aumônier des Dominicaines à Blagnac, en zone libre[20].
En septembre 1945, c’est le Père Bonduelle, du Couvent de Saint-Jacques, revenu depuis cinq mois d’une captivité de cinq ans, qui est désigné comme prieur du couvent Notre-Dame-du -Chêne.[21]
Le couvent des Dominicains des années 1950 à nos jours
A l’heure actuelle, le couvent des Dominicains, dont l’adresse topographique est 4, rue Lacordaire, est toujours installé dans les bâtiments d’origine. En mémoire du père Lacordaire, la rue Crevaux, comprise entre la rue Sainte-Anne et la rue Jeannot, a été dénommée rue Lacordaire en 1943. Le conseil municipal a pris une délibération en ce sens à la demande du frère Réginald Héret, à l’occasion de centenaire du rétablissement de l’Ordre des Dominicains à Nancy.
Le cloître est resté inachevé et l’église, a-t-elle aussi, subi des modifications, liées au contexte des années cinquante. Le jubé a été enlevé et les autels latéraux dépouillés. La décoration intérieure de l’église a été modifiée. L’ancien autel a été enlevé pour laisser place à un nouvel autel en brique et en pierre. Cet autel a subsisté jusqu’au début de l’année 2012. Il vient d’être remplacé par un nouvel autel, plus petit, en pierre d’Euville.
Les Pères Dominicains de Nancy disposent toujours d’un caveau dans le cimetière de Préville pour inhumer les frères défunts.
Les évènements liés aux années 1960 et les incidences socio-politiques qui en ont résulté au sein de la communauté sont en partie retracés dans les papiers conservés dans le fonds des archives du Prieur provincial de la Province de France à Paris[22].
Plus proche de nous, dans notre environnement actuel, il faut savoir que l’église est toujours ouverte aux fidèles pour la messe du dimanche et les messes quotidiennes de semaine, à l’heure de midi. L’apostolat des Missions est une nouvelle orientation reprise par les frères, qui assurent également des charges d’aumôniers de prison, d’aumônier d’étudiants, d’enseignant et autres. Le pèlerinage national annuel du Rosaire, organisé par l’Association du Rosaire, a lieu à Lourdes chaque année au début du mois d’octobre. Le Tiers Ordre a pour sa part évolué et il subsiste sous l’appellation de Fraternité laïque dominicaine.
[1] Arch. dép. de Meurthe-et-Moselle, H 817. Lettre autographe de la princesse Nicole, duchesse de Lorraine, touchant à l’établissement des Dominicains à Nancy.
[2] Anne Philibert, « Regards sur la Restauration », Lumière et vie, Lyon, janvier-mars 2011, p.23-39. Anne Philibert est l’auteur d’une thèse publiée sous le titre Lacordaire et Lamennais. La route de la Chênaie (1822-1832), Paris, 2009, 1134 p.
[3] Guy Bedouelle, « Lacordaire et le rétablissement de l’ordre dominicain en France », Lumière et vie, janvier-mars 2011, p. 77-89.
[4] Idem.
[5] Portrait conservé au Musée du Louvre à Paris, département des Peintures.
[6] Conférences prêchées à Nancy en 1842 et 1843 par le R.P. Henri-Dominique Lacordaire, de l’Ordre des Frères Prêcheurs, publiées par les soins du R.P. Tripier, du même Ordre. Tome premier, tome second, Librairie Ch. Poussielgue, Paris, 1900, 334 p., 327 p.
[7] Arch. de la Province dominicaine de France, Paris, archives du Père Henri Lacordaire.
[8] Arch. dép. de Meurthe-et-Moselle, 4 M 122. Société Foi et lumières, fondée en 1837, organisée en « cabinet de lecture chrétienne ».
[9] B. Chocarne [prieur du couvent de Nancy], Le R.P. H.-D. Lacordaire, huitième édition, t. II, Paris, Poussielgue, 1894.
[10] Arch. dép. de Meurthe-et-Moselle, 6 V 12 ; Archives de l’Évêché de Nancy, 50 J I 62/40.
[11] Arch. dép. de Meurthe-et-Moselle, 6 V 12.
[12] B. Chocarne, Le R.P. H.-D. Lacordaire, huitième édition, t. II, Paris, Poussielgue, 1894.
[13] Notre-Dame du Chêne, en italien.
[14] Antoine Drouot est mort à Nancy le 24 mars 1847. Il est enterré au cimetière de Préville à Nancy.
[15] Arch. du Couvent Notre-Dame du Chêne de Nancy. Chronique du couvent de Nancy, 1855-1865.
[16] Arch. du Couvent Notre-Dame du Chêne de Nancy. Registre des délibérations des chapitres, 1861-1937.
[17] Les documents officiels concernant la bibliothèque Michel et le procès-verbal de dévolution dont elle a fait l’objet ont été remis à l’Evêché.
[18] Arch. de la Province dominicaine de France, archives du couvent de Nancy, série Z.
[19] L’année dominicaine. 1870-1871, n° 136, octobre 1871.
[20] Arch. de la Province dominicaine de France, Paris, archives du couvent de Nancy, série Z. Chroniques tenues par le Père Fortuit de 1903 à 1935, rédigées à partir de la fin de 1923, au moment de la réinstallation du couvent.
[21] Arch. de la Province dominicaine de France, Paris, archives du couvent de Nancy, série Z : Chroniques.
[22] Elles figurent dans le fonds d’archives du Provincial en charge de la Province à l’époque et non dans le fonds d’archives du couvent de Nancy. Voir à ce sujet la thèse de Yann Raison du Cleuziou, soutenue en 2008, De la contemplation à la contestation, socio-histoire de la politique des Dominicains de la Province de France 1950-1980. Contribution à la sociologie de la subversion d’une institution religieuse.
Sommaire
- Les Frères Prêcheurs à Nancy avant la Révolution
- Lacordaire et les Frères Prêcheurs
- L’édification du couvent de Nancy
- La guerre franco-prussienne
- Les expulsions de 1880 et de 1903
- Le couvent durant la Première Guerre mondiale
- Le couvent durant la Seconde Guerre mondiale
- Le couvent des Dominicains des années 1950 à nos jours